a) Fonctionnement du récepteur GABA A
Il existe deux grands types de récepteurs GABAergiques : le récepteur GABA A et le récepteur GABA B. Nous allons étudier le fonctionnement du récepteur GABA A seulement.
Le récepteur GABA A est un récepteur composé de canaux ioniques des membranes des neurones activés par fixation de l’acide gamma-aminobutyrique (GABA). Il est sensible au muximol (agoniste (4) comme à la bicculline et à la picrotoxine (antagonistes (5). Les canaux GABA A sont la cible de plusieurs molécules pharmacologiques de premier plan sur le plan de la santé humaine : -les benzodiazépines (diazépam), -les barbituriques, – les alcools.
Récepteur GABA A :
Les canaux GABA A appartiennent à la famille des canaux dit «cys-loop» à 5 sous-unités contenant un pont disulfure caractéristique dans la partie extra-cellulaire. Les autres canaux de cette famille sont : le récepteur à l’acétylcholine, le récepteur à la sérotonine, le récepteur à la glycine et le récepteur à la glutanate (chez les insectes). Ces récepteurs ionotropes (6) ont une grande importance en physiologie des mammifères.
Le GABA est l’un des principal neurotransmetteur (7) (de formule C4H9NO2 ) inhibiteur dans le cerveau.
Formule topologique du GABA :
Le récepteur GABA est composé de cinq sous-unités glycoprotéiques, comprenant chacune entre 450 et 550 acides aminés qui s’organise de façon pseudo symétrique autour d’un pore de conduction des ions chlorures Cl- (et bicarbonates).
Cinq sous-unités du récepteur GABA :
Chaque sous-unités du récepteur comporte un domaine extra-cellulaire membranaire contenant les sites de fixation du GABA et un domaine hydrophobe (= n’aime pas l’eau) qui définit le pore.
Le GABA peut se fixer sur son récepteur grâce à une synapse chimique entre deux neurones. Les synapses chimiques; c’est la communication entre des neurones par l’intermédiaire de neurotransmetteurs. Avec ce type de synapse, les deux neurones sont séparés par un vide qui sépare les deux neurones: la fente synaptique. La communication s’effectue alors par l’intermédiaire de substances chimiques déversées par le neurone émetteur dans la synapse, que l’on appelle des neurotransmetteurs. Il existe un grand nombre de neurotransmetteurs : dopamine, sérotonine, glutamate, acétylcholine, histamine, adrénaline, noradrénaline, etc. Suivant les neurones, les neurotransmetteurs produits peuvent varier, et certains neurones ne produisent qu’un seul type de neurotransmetteurs. Tout neurone contient des stocks de neurotransmetteurs, qui se régénèrent relativement rapidement. Ces stocks sont de petites capsules qui contiennent toutes la même quantité de neurotransmetteurs, on les appelle des vésicules synaptiques. Lorsqu’un potentiel d’action arrive sur la synapse, les canaux ioniques vont s’ouvrir et faire rentrer du calcium dans la cellule. Ce calcium va alors déclencher toute une série de réactions chimiques qui vont faire fusionner les vésicules synaptiques avec la paroi de la cellule: les neurotransmetteurs vont alors diffuser à travers la fente synaptique. Ces substances chimiques, les neurotransmetteurs, vont alors parcourir l’espace qui sépare les deux neurones, et vont aller agir sur le neurone récepteur, celui-ci déclenchera un potentiel d’action. Cette action à distance est possible parce que la membrane du neurone récepteur contient des récepteurs, capables de détecter la présence d’un neurotransmetteur. Ces récepteurs sont souvent spécifiques à un neurotransmetteur bien particulier, et ne peuvent détecter qu’un ou deux neurotransmetteurs bien précis. Par exemple, certains récepteurs seront sensibles à la dopamine, mais pas à la sérotonine ou au glutamate.
Fonctionnement d’une synapse:
Après fixation coopérative de 2 molécules de GABA, un changement de conformation (= forme) du récepteur est transmis au pore qui le fait passer d’un état fermer à un état ouvert. Ce qui a pour conséquence de rendre perméable (=accessible) l’entrée aux ions chlorure. Ceux-ci s’engouffrent alors dans la cellule et l’hyperpolarisent (8). Cette hyperpolarisation rend le passage d’une vague de potentiel d’action (9) plus difficile car le potentiel du neurone s’éloigne du seuil d’activation des canaux sodiques (10) dépendant du voltage (11). C’est ainsi pour cette raison que le GABA est un neurotransmetteur inhibiteur.
Modélisation de l’action des GABA sur leur site de reconnaissance :
b) Action des benzodiazépines sur le récepteur GABA A afin de lutter contre l’insomnie
Les benzodiazépines sont des médicaments psychotropes (12) utilisés dans le traitement de : l’anxiété, l’insomnie, l’agitation psychomotrice, convulsions, spasmes ou syndrome de sevrage alcoolique. Ils sont principalement utilisés afin de lutter contre les troubles du sommeil grâce à leurs propriétés hypnotiques (13).
Structure chimique générale des benzodiazépines :
L’expression transitoire des sous-unités alpha et bêta dans les cellules transfectées donne des récepteurs GABA A fonctionnels. C’est à dire qu’en présence de GABA ou de ses agonistes, induisent un courant entrant Cl- hyperpolarisant et donc, inhibiteur. Ce courant bloqué par les antagonistes GABA A est potentialisé par les barbituriques alors que les benzodiazépines sont sans effet.
Cependant, lorsque la sous-unité gamma est exprimée dans les cellules transfectées (14) en même temps que les sous-unités alpha et bêta, on obtient des récepteurs GABA A potentialiser par les benzodiazépines.
C’est à dire, qu’en se fixant sur le site qui leur correspond (c-a-d sur les récepteurs GABA) et en adjonction avec les GABA, les benzodiazépines permettent une plus grande fréquence d’ouverture du canal de ce dernier, laissant passer plus d’ions chlorure Cl-. En augmentant le passage d’ions chlorure, l’activité du système nerveux central s’en trouve alors inhibé (= freiné).
Action des benzodiazépines dans les neurones :
Ainsi, ce phénomène n’implique pas que le site de réception des benzodiazépines soit situé sur la sous-unité gamma mais celle-ci paraît nécessaire à l’action des benzodiazépines.
MAQUETTE :
Nous avons réaliser une maquette afin de modéliser l’effet des benzodiazépines sur le récepteur GABA A.
Maquette en cours de réalisation :
Maquette terminée :
c) Les effets secondaires des benzodiazépines sur l’individu
L’individu doit prendre, environ 20 minutes avant d’aller se coucher, un benzodiazépine qui l’aidera alors à dormir et lui apportera un sommeil de meilleur qualité.
A court terme les effets psychologiques des benzodiazépines perturberaient la mémoire de l’individu. Une étude a prouvé qu’une personne ayant pris un somnifère avant de dormir pense qu’elle a bien dormi durant toute la nuit alors que l’observation montre que la personne c’est réveiller plusieurs fois durant celle-ci.
L’effet des benzodiazépines disparaît en général au bout de quelques heures après consommation.
Les autorités déconseilleraient de consommer des benzodiazépines sur une durée supérieur à 4 semaines dans quel cas ceux-ci induiraient un phénomène de dépendance (15).
De plus, la tolérance (16) aux multiples effets des benzodiazépines se développe lors de l’absorption régulière : la dose prescrite à l’origine par le médecin produit de moins en moins d’effet ainsi une plus grande consommation est prescrite pour l’individu et parfois l’adjonction d’un autre type de benzodiazépine est nécessaire.
Certains consommateurs à long terme tel que les alcooliques et les patients dépendants des barbituriques, sont souvent déprimés et leur dépression peut seulement apparaître pour la première fois que lors d’une absorption prolongée. Les benzodiazépines peuvent à la fois causer ou aggraver la dépression, possiblement en réduisant la production cérébrale des neurotransmetteurs. Cependant, l’anxiété et la dépression sont souvent associées et les benzodiazépines sont fréquemment prescrites pour traiter l’anxiété et la dépression en même temps. Quelquefois, chez de tels patients, les drogues semblent précipiter leur tendance au suicide.
Parfois, les benzodiazépines causent à l’approche du sommeil une excitation paradoxale accompagnée d’un accroissement d’anxiété, d’insomnie, de cauchemars, d’hallucinations et d’une augmentation de crises chez les épileptiques. Des crises de rage et de comportements violents y compris des agressions, voire même des homicides, ont été enregistrés principalement après l’administration par voie intraveineuse, mais parfois aussi orale. Rarement, des états d’irritabilité et querelleurs sont beaucoup plus fréquents et sont souvent rapportés par les patients ou par leurs proches.
Chez les personnes âgées, les benzodiazépines peuvent causer de la confusion, de l’amnésie, de l’ataxie (= perte d’équilibre) ou même des maux de cœur car le système nerveux central des personnes âgées est plus affecté par les effets dépressants des benzodiazépines que celui des personnes plus jeunes.
Chez les femmes enceintes, les benzodiazépines peuvent provoquer des complications néonatales. Le fœtus et le nouveau-né métabolisent très lentement les benzodiazépines et des quantités appréciables peuvent être détectées chez l’enfant jusqu’à deux semaines après sa naissance, se traduisant par « le syndrome de l’enfant flottant », dans le manque de tonus musculaire, une hypersédation et un échec à l’allaitement.
Certes les benzodiazépines sont des médicaments efficace à court terme car ils remplissent leur fonction hypnotique principale en induisant le sommeil chez l’individu et possèdent d’autres vertus tel que la myorelaxation, mais à l’inverse, à long terme ils favorisent l’insomnie et causes multiples troubles plus ou moins grave chez l’individu.